29 Septembre 2013
1914 - 1918 : Dire la violence
oeuvres :
Voici le travail préparatoire à fournir pour la première séance:
1) Choisis deux oeuvres parmi les quatre proposées avec la contrainte d'associer un tableau et un texte.
2) Que ressens-tu au contact des deux oeuvres que tu as choisies ?
Tu rédigeras ta réponse pour montrer que tu perçois ce que l'auteur a développé dans son oeuvre; mais aussi que tu peux t'interroger sur le sens des oeuvres et les démarches des auteurs (10 lignes minimum, rédigées avec soin)
Tu liras ton travail à la classe lors de la 1ère séance.
En prolongement: Effectue des recherches pour en savoir davantage sur les oeuvres: auteur, quand ?, Qui ?, Pourquoi ?, nature de l'oeuvre, condition de production, réception de celle-ci...
Séance 1 – Je m'auto-évalue / débutée le lundi 9 novembre, à terminer pour le mardi 17 novembre
Restitution à l'oral du ressenti de l'élève. (compétences/ note/20 possible)
Compétences évaluées |
Pas du tout/ Très peu/Assez bien /Bien/ Maîtrise |
(le ressenti = lexique des sentiments, des émotions.) |
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Les oeuvres:
Classe de 3E - Les mots qui viennent...à propos de La partie de cartes de Fernand Léger
Classe de 3ème E- Notre ressenti à propos de Verdun de Vallotton
"
Que représenter dans tout cela ? (...) Dessiner ou peindre des 'forces' serait bien plus profondément vrai qu'en reproduire les effets matériels, mais ces 'forces' n'ont pas de forme, et de couleur encore moins."
Découvrez une nouvelle inédite, Violente Passion, librement inspiré du tableau Verdun de Vallotton écrite par Charlotte, Jérémy et Jimmy.
Dossier sur le peintre et les oeuvres: Félix Vallotton
Fichier à compléter sur Verdun de Valloton pour le mardi 17 novembre
En me réveillant d’un sommeil de plomb, j’ai vu les quatre cadavres que les sapeurs avaient atteints par-dessous, dans la plaine, et qu’ils avaient accrochés et halés avec des cordes dans leur sape. Chacun d’eux contenait plusieurs blessures à côté l’une de l’autre, les trous des balles distants de quelques centimètres : la mitrailleuse avait tiré serré. On n’avait pas retrouvé le corps de Mesnil André. Son frère Joseph a fait des folies pour le chercher ; il est sorti tout seul dans la plaine constamment balayée, en large, en long et en travers par les tirs croisés des mitrailleuses. Le matin, se traînant comme une limace, il a montré une face noire de terre et affreusement défaite, en haut du talus.
On l’a rentré, les joues égratignées aux ronces des fils de fer, les mains sanglantes, avec de lourdes mottes de boue dans les plis de ses vêtements et puant la mort. Il répétait comme un maniaque : « Il n’est nulle part. » Il s’est enfoncé dans un coin avec son fusil, qu’il s’est mis à nettoyer, sans entendre ce qu’on lui disait, et en répétant : « Il n’est nulle part. »
Il y a quatre nuits de cette nuit-là et je vois les corps se dessiner, se montrer, dans l’aube qui vient encore une fois laver l’enfer terrestre.
Barque, raidi, semble démesuré. Ses bras sont collés le long de son corps, sa poitrine est effondrée, son ventre creusé en cuvette. La tête surélevée par un tas de boue, il regarde venir par-dessus ses pieds ceux qui arrivent par la gauche, avec sa face assombrie, souillée de la tache visqueuse des cheveux qui retombent, et où d’épaisses croûtes de sang noir sont sculptées, ses yeux ébouillantés : saignants et comme cuits. Eudore, lui, paraît au contraire tout petit, et sa petite figure est complètement blanche, si blanche qu’on dirait une face enfarinée de Pierrot, et c’est poignant de la voir faire tache comme un rond de papier blanc parmi l’enchevêtrement gris et bleuâtre des cadavres. Les Breton Biquet, trapu, carré comme une dalle, apparaît tendu dans un effort énorme : il a l’air d’essayer de soulever le brouillard, cet effort profond déborde en grimace sur sa face bossuée par les pommettes et le front saillant, la pétrit hideusement, semble hérisser par places ses cheveux terreux et desséchés, fend sa mâchoire pour un spectre de cri, écarte toutes grandes ses paupières sur ses yeux ternes et troubles, ses yeux de silex ; et ses mains sont contractées d’avoir griffé le vide.
Barque et Biquet sont troués au ventre, Eudore à la gorge. En les traînant et en les transportant, on les a encore abîmés. Le gros Lamuse, vide de sang, avait une figure tuméfiée et plissée dont les yeux s’enfonçaient graduellement dans leurs trous, l’un plus que l’autre. On l’a entouré d’une toile de tente qui se trempe d’une tache noirâtre à la place du cou. Il a eu l’épaule droite hachée par plusieurs balles et le bras ne tient plus que par des lanières d’étoffe de la manche et des ficelles qu’on y a mises. La première nuit qu’on l’a placé là, ce bras pendait hors du tas des morts et sa main jaune, recroquevillée sur une poignée de terre, touchait les figures des passants. On a épinglé le bras à la capote. Un nuage de pestilence commence à se balancer sur les restes de ces créatures avec lesquelles on a si étroitement vécu, si longtemps souffert.
Quand nous les voyons, nous disons : « Ils sont morts tous les quatre. » Mais ils sont trop déformés pour que nous pensions vraiment : « Ce sont eux. » Et il faut se détourner de ces monstres immobiles pour éprouver le vide qu’ils laissent entre nous et les choses communes qui sont déchirées.
Henri Barbusse, Le Feu (Flammarion, 1916), réédition Le Livre de poche, p 250-251.
Classe de 3 E - Notre ressenti à propos de l'extrait de Le Feu de Barbusse
Fichier à compléter "Le feu" de Barbusse pour le mardi 17 novembre
Fichier "Putain de guerre" Tardi à compléter pour le mardi 17 novembre
Séance 2 - Mardi 17 novembre et Mercredi 18 novembre
Mise en commun et étude de chaque oeuvre.
Contenu :
Chacun a un rôle attribué : le rapporteur, le maître du temps, le secrétaire, l'animateur.
Le groupe s'évalue:
Compétences évaluées |
Le groupe s'auto-évalue. |
Les professeurs évaluent le travail du groupe. |
J'observe/ J'identifie. |
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Je décris. |
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J'analyse. |
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Je mets en relation. |
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Je travaille en groupe : respect des rôles attribués. |
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Production Ecrite Individuelle réalisée le mercredi 18 novembre en classe.
Montrez que ces trois œuvres ; Verdun de Vallotton, La partie de cartes de Léger et l'extrait de Le Feu de Barbusse peuvent illustrer cette phrase d'Otto Dix : « La guerre réduit l'humain à l'état de bétail : la fain, la vermine, la boue et ces bruits fous .»
Votre réponse sera construite et mettra en relation les œuvres citées. Production d'environ 10 lignes.
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items |
C'est réussi si... |
PDT |
Un peu |
AB |
B |
Maîtrise |
Lire |
-Je comprends un énoncé, une consigne. |
J'illustre la phrase d'Otto Dix. Ma production fait environ 10 lignes |
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Ecrire
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-Je rédige un développement construit fondé sur les capacités à décrire et expliquer. |
Mon paragraphe est construit : j'iutilise des connecteurs argumentatifs (voir P.73 du manuel « fleurs d'encre ») |
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-Je rédige un texte sans faute et bien lisible. |
J'ai relu et vérifié le respect de l'orthographe et des accords (sujet-verbe, nom-adjectifs...). |
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Culture Hum |
- Je peux mettre en relation (points communs/différences) différentes œuvres étudiées pour mieux les comprendre. |
Je reprends ce que j'ai appris en classe sur les œuvres et je suis capable d'en parler dans ma production.
Je mets en avant les points communs et les différences entre les œuvres que j'ai observés |
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-Je peux m'interroger sur le sens des œuvres et les démarches des auteurs. |
Contenu :
Je m'appuie sur le travail de lecture et d'analyse des œuvres réalisées en classe. |
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